Bientôt 4 ans que je me suis mis à la course en format marathon maintenant. Au départ, on se dit que l'on part courir pour se sentir bien, mieux dans
son corps. On se force à aller plus vite, à aller plus loin. A faire des fractionnés, à suivre des plans d'entraînement. C'est comme ça que je me suis retrouvé à perdre une quinzaine de kilos et
à trouver un nouveau mode de vie qui me correspondait, malgré les efforts à mettre quotidiennement dans le fait de me dire que, bordel... c'est quand même dur de se tenir cadré à un plan
d'entrainement.
Bref, les années passent et la course reste. La motivation aussi : de simple coureur dans mon coin, je passe à la course avec un ami de famille. Puis seul. Puis en
club. Il faut savoir que je restais cependant constant pendant toutes mes phases d'entrainement : depuis mon premier marathon jusqu'à l'année dernière, j'étais comme bon grand nombre de
personnes, le mec qui allait imprimer un peu au hasard un plan trouvé sur Internet : "faire un marathon en 3h15 avec 4 séances par semaine" ? Ouais, ça sonne bien, c'est parti ! Cependant,
assez récemment; même si l'envie de continuer à progresser restait présente, l'envie de suivre un plan me semblait de plus en plus difficile à tenir. Trop de contrainte avec le boulot. Le corps
ne veut pas. La soirée de la vielle m'empêche de faire ma sortie longue dimanche. Tout ça, tout ça... Alors, j'ai appris le système D et depuis, tout va bien, et va même mieux !
Starting point de l'auto-entraînement
Cette envie de commencer à courir au feeling m'est venu suivre à mon gros défi réalisé en Mai 2018 pour les 100 Km de Stenwerck. Comme à mon habitude, l'envie
de suivre, malgré tout, un plan d'entrainement qui m'aiderait à surmonter une épreuve de cette envergure. Seulement, problème ! On trouve de tout et de
rien comme plan. Tandis que certains plans assurent un Sub10 avec 3 courses en EF pendant 3 mois, d'autres préconisent un plan drastique d'entrainement à base de 6 runs hebdo pendant 6
mois dont une sortie longue de 4 à 5h tous les dimanche en temps fort. Bref, un constat donc : faire MON plan d'entraînement. Et c'est là que tout
a pris son sens.
Un peu d'autodiscipline, du feeling et des défis ultra-stupides pour se forger le mental
On va le dire, c'est pas parce que je prévoyais moi-même mes entraînement que j'y allais de main morte. Parce que justement, mon but était de me mettre dans des
conditions mentales (plus que physique d'ailleurs) extrêmement challengeantes pour affronter la course le jour J et pouvoir me dire que j'avais déjà vécu pire en entraînement. Si je devais faire
un top 3...
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La matinée vélo d'appartement : objectif, tenir 2 films entiers. Au final : 3h30 de pédalage dans le vide pour 110km. Force mentale requise :
3/5.
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La matinée course fractionnée après la fameuse gueule de bois du samedi soir. Au final : 18 bornes avec des pics à 4:00 au kilo et un marteau dans la tête.
Tout est resté dans les intestins. Force mentale requise : 5/5.
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La matinée hamster : objectif, courir 50km d'affilée sur un stade de 400m (ça fait quand même 125 tours). Au final : le stade a fermé avant la fin, j'ai du
me rabattre sur une piste... de 250m. Ce qui était encore pire. Force mentale requise : 7/5.
En plus de ça, évidemment, pas mal de courses "tranquilles". Pas mal de vélo d'appartement, pour limiter la sur-utilisation des gambettes et forger un peu les
cuissots. Pas mal de PPG, pour essayer de maintenant un corps gainé pendant une longue période. J'ai donc fini mon entraînement, dur mais AU FEELING. Et pour faire bref, j'ai atteint mon
objectif du 100km en franchissant la ligne en 9h07min. Parce que j'avais le foncier, parce que j'avais le mental. Et parce que j'avais une bonne bande d'amis de mon club (ASICS Front Runner)
venus avec moi et présents du début à la fin dans ce loooooooong, loooooooong périple de 7 boucles de 16km (environ).
On garde le concept, on enchaîne sur Berlin !
On remet ça. C'est ce que je me suis dit une fois vu les résultats de la course ! Seulement, chose plus facile à dire qu'à faire. Les 100km m'ont laissé dans
un sale état : une aponévrosite plantaire côté pied gauche, un début d'essuie glace sur le genou droit. Reclus donc à faire du vélo et de la natation pour ne pas perdre mon foncier en mai et
septembre, en espérant que tout se remette dans l'ordre ! Et c'est ce qui s'est fait, presque par miracle. Parce que je n'ai pu profiter d'un
entrainement que d'une durée d'un mois environ, le temps que l'essuie glace disparaisse et que l'aponévrosite plantaire s'atténue. On repart sur le feeling, ce que le coeur dit et la façon
dont les jambes vivent l'entraînement. Du fartlek, du fartlek, quelques entraînements, et bizarrement, les sensations n'ont jamais été aussi bonnes ! Loin des contraintes et des enchaînements de
plans trop restrictifs, finalement, la solution est peut être celle de l'écoute de soi... écoute renforcée lorsque, une semaine avant le marathon, je me rendais dans un centre médical MonStade à
Bercy pour réaliser un test cardiorespiratoire et venu renforcer le fait que je ne me suis jamais senti aussi bien. Ma base VMA s'était apparemment améliorée (de 17,5 à 18,5), une semaine à
venir... on y va !
Du départ à l'arrivée, il n'y a que 42,195 Km, et du negative split..
Alors oui, je me suis retrouvé lessivé à la fin. Mais oui, mon entraînement au feeling a payé. Un entraînement qui est devenu, et mon crédo dans les objectifs
sportifs à venir. Je pense. Et le plus drôle dans l'histoire, ce sera aussi de trouver les futurs défis stupides à réaliser pour continuer à
travailler le mental. J'ai eu l'occasion de tester un défi stupide 10k natation en piscine avec mon compagnon de bêtise Stéphane (@stephanelmt). Je suis à la recherche du
prochain. Une idée ?